Bonjour à tous !
Nous sommes heureux de vous annoncer que le site Internet de l’AAPFQ aura une nouvelle section "Mention honorifique".
Elle permettra d’exposer les évènements dans lesquels des agents de protection de la faune ont posé des gestes de bravoure ou qui ont reçu une mention honorable dans l'exercice de leur fonction.
Cette facette du travail des agents de protection de la faune est peu connue et l'AAPFQ estime qu'il est essentiel de valoriser ces agents pour ne pas qu'ils tombent dans l'oubli !
Donc, pour initier cette nouvelle rubrique, l'association est à la recherche de gestes de bravoure ou d'évènements mémorables qui se seraient produits au fil des années et qui mériteraient d'être
soulignés.
Vous avez une histoire à partager, nous demandons un résumé de l'évènement, ainsi que des photos, des articles ou tout autre élément en lien avec l'évènement.
Le CA de l'association des agents de protection de la faune du Québec vous remercie !
Denis Rousseau
Président de l'AAPFQ
Le 7 juin 2022, deux de nos collègues de la Côte-Nord, soit le sergent Maxime Charron et l’agent Jean-François Guy du bureau de Baie-Comeau, ont dû intervenir dans une situation où la vie
d’autrui était en danger. Voici le récit des événements, qui mérite d’être souligné de par les gestes héroïques qu’ils ont commis.
Lors d’une patrouille dans le secteur de Baie-Trinité, nos collègues se sont rendus aux abords du lac Rossister et dès leur arrivée, ils ont aperçu un couple de personnes âgées qui pêchait à bord
d’une petite chaloupe de style « Jon Boat ». Étant non loin du bord, l’agent Guy effectue les présentations d’usage et demande aux personnes de venir les rejoindre. Une fois les vérifications
faites, les agents ont indiqué aux pêcheurs d’être prudents compte tenu des conditions météorologiques et surtout, de la grosseur de la chaloupe qu’ils utilisaient. Les pêcheurs indiquent aux
agents qu’ils sont des habitués et qu’ils avaient l’intention de rester près du bord.
De retour à leur véhicule, nos collègues sont repartis pour continuer leur patrouille et après environ une (1) heure à sillonner les chemins à la recherche d’autres pêcheurs, ils reviennent en
repassant près du même lac (lac Rossister) où ils avaient vérifié le couple de pêcheurs. Pour une raison encore inconnue, le sergent Charron a été habité d’un « mauvais feeling » en lien avec les
personnes qu’ils venaient de vérifier, donc ils y retournent pour s’assurer que tout est correct. Dès leur arrivée au débarcadère du lac Rossister, ils recherchent visuellement la petite chaloupe
et ils constatent que celle-ci est chavirée plus loin dans le lac. La scène démontre un corps, qui flotte et semble inanimé, et il y a une autre personne qui se débat dans les eaux froides. Il
est important de savoir qu’à cette période de l’année les plans d’eau de la Côte-Nord sont encore très froids et à ce moment précis, les glaces étaient calées depuis environ trois (3) semaines.
Sans attendre, le sergent Charron commence à retirer sa veste pare-balles et son ceinturon, et pendant ce temps, l’agent Guy se précipite au véhicule de patrouille pour appeler le 911.
Devant cette scène, la distance des individus et la température de l’eau, le sergent Charron réalise qu’il sera impossible d’effectuer le sauvetage d’aussi loin, mais il aperçoit deux (2)
chaloupes enchaînées près de lui. Il tente par tous les moyens de briser la chaîne pour pouvoir aller porter assistance aux personnes en difficulté, mais en vain. Sans attendre, il ramasse un sac
de cordage et se précipite à la course dans le bois pour s’approcher de la chaloupe chavirée. Pendant ce temps, l’agent Guy est au téléphone avec les secours et il fournit les informations
nécessaires au service d’urgences. Le sergent Charron poursuit sa course au travers de la forêt, qui est de plus en plus dense et à un certain moment, il doit se mettre à courir dans l’eau pour
être en mesure d’aller plus vite et de s’approcher de la scène. Arrivé à la hauteur de l’homme en détresse, il s’enfonce une première fois dans l’eau glacée jusqu’aux hanches et tente à quelques
reprises de lancer le cordage près de l’homme. Constatant qu’il se trouve un peu trop loin, le sergent Charron s’avance encore dans l’eau, et ce, jusqu’au niveau des épaules. Il parvient à lancer
le cordage au pêcheur paniqué, mais ce dernier le repousse accidentellement puisqu’il est exténué, désorienté et complètement épuisé.
Constatant la situation, le sergent Charron m’a expliqué qu’il s’est questionné sérieusement sur la suite de l’intervention, car l’homme n’aurait probablement jamais été en mesure d’attraper le
cordage et de peut-être réussir à sortir de l’eau. À ce moment précis, les deux (2) options qui s’offraient aux agents étaient d’attendre environ (1) heure que l’équipe de sauvetage arrive, mais
ce délai était beaucoup trop long pour l’homme en détresse. L’autre option était d’aller directement le chercher à la nage. Malgré les risques d’hypothermie, le sérieux risque de se faire
entraîner sous l’eau par l’homme en détresse et la possibilité de peut-être lui-même y laisser sa peau, le sergent Charron a tenté le tout pour le tout en s’élançant à la nage dans les eaux
glaciales. Après s’être « élancé » vers l’inconnu, le sergent Charron agrippe l’homme par le collet et commence à nager vers le bord du lac. Il constate rapidement qu’il doit fournir un effort «
surréaliste » pour se rapprocher du bord et il réalise que l’homme retient toujours la chaloupe avec ses mains. Il somme l’individu de lâcher la chaloupe et celui-ci obtempère après une quinzaine
de pieds de nage. Dans un « rush » d’adrénaline et en désespoir de cause, le sergent Charron a tout donné et est parvenu à nager avec l’homme pour l’apporter près du bord. Il assoit l’homme sur
une roche, mais aussitôt qu’il le lâche, celui-ci retombe à l’eau due à l’épuisement et probablement aux effets de l’hypothermie qui se font sentir. Une fois que l’homme a été rassuré, il réussit
à demeurer stable, en position assise et le sergent Charron se précipite à nouveau dans les eaux froides du lac Rossister pour tenter d’aller rejoindre la deuxième personne. Lorsqu’il est arrivé
à sa hauteur, le sergent Charron a constaté que la dame était clairement inconsciente et il a tout d’abord cru que c’était dû aux effets de l’hypothermie. Après l’avoir placé en position dorsale
il a commencé à nager vers le bord et sans entrer dans les détails qu’il m’a fait part, il y avait des signes évidents que cette dernière était en arrêt cardiorespiratoire. Arrivé près du rivage,
il a installé la femme sur une roche « plate » et a débuté les manœuvres de réanimation. Durant l’intervention, le sergent Charron rassurait l’homme, qui regardait la scène avec désespoir et
poursuivait les manœuvres pour donner toutes les chances possibles à la dame inconsciente. Après quelques minutes, l’agent Guy arrive sur la scène avec divers équipements de premiers soins et
confirme à tous que des ambulanciers, des policiers et des pompiers de Baie-Comeau sont en route pour venir leur prêter mainforte. Il prend immédiatement la relève du sergent Charron, qui est à
ce moment-là exténué, et poursuit les manœuvres de réanimation cardiaque. L’agent Guy avise le sergent Charron qu’il a immobilisé un véhicule transportant une chaloupe qui circulait sur le
chemin. Il a demandé aux citoyens de venir les aider.
Environ une dizaine de minutes après le début du massage cardiaque, les citoyens arrivent en chaloupe et les agents leur demandent d’embarquer la dame pour l’apporter rapidement au débarcadère.
Durant le trajet en chaloupe, l’agent Guy a continué les manœuvres de réanimation et n’a jamais abandonné jusqu’à l’arrivée des premiers répondants. Une fois que la dame et l’agent Guy eurent été
débarqués au débarcadère, un des citoyens est revenu chercher le sergent Charron et l’homme. Ce dernier ne tenait pratiquement plus debout et ils se sont empressés de le transporter au quai pour
qu’il puisse être rapidement pris en charge à l’arrivée des secours. Afin d’éviter de voir sa conjointe, inconsciente et sur laquelle on pratique des manœuvres de réanimations depuis plusieurs
minutes, le sergent Charron s’assure de se positionner face à l’homme avant de l’amener en lieu sûr. Celui-ci est installé dans le véhicule du citoyen, chauffage au maximum, et le sergent Charron
l’enveloppe avec une couverture en aluminium pour maximiser la chaleur corporelle. Durant la prise en charge de l’homme, l’agent Guy continue toujours les manœuvres de réanimation sur la dame et
après environ quarante-cinq (45) minutes, après le début des événements, les services ambulancier arrivent sur place. La dame est d’abord prise en charge rapidement par les ambulanciers, qui
possédaient un DEA et par la suite, un autre ambulancier arrive et prend l’homme en charge en lui administrant de l’oxygène. L’ambulancier demande au sergent Charron comment ils ont fait pour
effectuer ce sauvetage et après quelques explications, l’ambulancier est estomaqué du dévouement et du courage de nos collègues de travail. Il leur mentionne qu’il ne connaît pas beaucoup de
personnes qui auraient « mouillé » leurs bottes pour faire ce qu’ils ont fait... À ce moment, le sergent Charron prend réellement conscience de ce qui vient de se produire et se rappelle
précisément du sentiment qui l’habitait lorsqu’il a fait son premier coup de bras pour nager et que ses pieds ont cessé de toucher le fond du lac.
Après avoir vécu d’intenses moments et après avoir tout tenté pour ces personnes, l’homme a échappé à une mort certaine et a passé trois (3) jours aux soins intensifs de l’hôpital de Sept- Îles.
Malheureusement sa conjointe n’a pu être sauvée, malgré tous les efforts de nos collègues de travail. Par respect pour le couple, le sergent Charron s’est présenté de lui-même aux funérailles de
la dame et il a pu revoir l’homme qu’ils avaient sauvé. Ce dernier lui a confié que malgré leur présence ce jour-là, il était convaincu d’y laisser sa peau.
Voici le récit d’une journée « pas comme les autres » pour deux (2) de nos collègues de la Côte- Nord. Je considère qu’il était important de vous faire part de leur l’histoire, car il est
IMPORTANT de souligner les actes et gestes héroïques de nos deux collègues de travail et je crois qu’avec ce récit de ces événements, nous pouvons toutes et tous en tirer un petit quelque chose.
Nous effectuons un métier, qui peut parfois être intense et risqué et il faut TOUJOURS être prêt à toute éventualité. Souvent, on hésite à suivre notre petit « feeling », mais dans ce cas-ci, ils
ont eu raison de le faire.
En terminant, en mon nom personnel et au nom du SAPFQ, je dis un gros BRAVO au sergent Maxime Charron et à l’agent Jean-François Guy pour leur intervention et n’hésitez pas à leur démontrer votre
support par un petit « Thumb-up » lorsque vous les verrez.
Je vous souhaite une bonne journée !!!
Martin Perreault Président provincial SAPFQ
Le 2 septembre 2005 Le marais Saint-François devenait officiellement le Marais Réal-D-Carbonneau.
Cette nouvelle appellation se veut un hommage posthume en souvenir des nombreuses actions environnementales de Réal
Afin de mieux connaitre Réal cet homme exceptionnel, nous vous laissons le soin de prendre connaissance de la présentation du sentier d'observation qui porte son nom dans le lien ci-joint.
Réal Bergeron est entrée en fonction en septembre 1959, il a été responsable de la partie Nord de la réserve Faunique La Vérendrye jusqu’en 1975. Il relevait de M. Alphonse Lavoie commandant du
district Nord. Il avait aussi la fonction du contrôle du loup dans la partie Nord de la réserve. En 1975 il devient assistant chef de district pour le bureau de Val d’Or (responsable de bureau)
jusqu'à sa retraite en juin 1990, il relevait du district de l’Abitibi-Témiscamingue. En 1959 lors de son embauche il a patrouillé avec son véhicule personnel environ 3 ans, en 1962/63 il a eu
son premier véhicule fourni par le ministère du Tourisme de la Chasse et de la pêche, un International style véhicule utilitaire.
SOURCE : Luc et Michel Bergeron
Mars 1976 A BARRAUTE
RÉAL BERGERON SAUVE LA VIE D’UNE JEUNE FEMME
Une jeune femme de 23 ans, Céline Therrien-Deschênes a eu la vie sauve grâce à l’intervention rapide de M. Réal Bergeron, de val d’or, qui a pratiqué deux massages cardiaques et deux bouche- à-
bouche à Mme Deschênes qui était inconsciente dans la ruelle derrière la 1re Rue ouest à Barraute.
Ce sauvetage s’est produit vendredi dernier alors que M. Bergeron, qui est responsable du poste de la Conservation de la faune à Val d’Or, est allé se stationner dans la ruelle parce qu’il n’y
avait aucun stationnement sue la 1re Rue Ouest.
Il a alors aperçu une femme couchée dans la neige. En compagnie d’une dame âgée qui tentait vainement de la ranimer. M. Bergeron s’est aperçu que la jeune femme ne respirait plus, et il a procédé
à un premier massage cardiaque suivi d’une respiration bouche-à-bouche. Ces deux interventions n’ont pas accéléré le pouls de Mme Therrien. Il a accru les massages, ce qui a permis à Mme
Deschênes de reprendre son souffle et de revenir à la vie.
M. Bergeron a alors conduit la jeune femme dans une résidence près de l’endroit où il l’a trouvé, et une infirmière du CLSC de Barraute est venue faire les examens d’usage. Par la suite, Mme
Deschênes a été conduite au CLSC par son sauveteur et a pu quitter l’établissement de santé en soirée.
Le 10 septembre 1972, les agents Médéric Côté et Ernest St-Pierre sont abattus par deux dangereux
criminels évadés du pénitencier de Saint-Vincent- de- Paul, Jacques Mesrine et Jean-Paul Mercier qui seront au fil des ans abattus par les policiers.
Jacques Mesrine est tombé sous les balles des policiers français, le 2 novembre 1979, à Paris. Jean
Paul Mercier a été abattu par la police le 31 octobre 1974.
C'est dans de le rang la * Petite Belgique * à St-Louis- de- Blandford dans le comté d'Arthabaska que Médéric Côté âgé de 62 ans et Ernest St-Pierre 50 ans ont été retrouvés
criblé de balles en bordure du chemin dissimulés sous des branches et de la fougère. C'est la première fois que des garde-chasses sont abattus dans l’exercice de leur fonction au Québec.
Un simple travail de routine qui a tourner au drame. Alerté par les épouses des disparus s'inquiétant du
retour tardif de leur époux, M. Denis Emond de Thetford Mines, sous-inspecteur du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche du Québec, pour le district de Sherbrooke
entreprit des recherches accompagné des garde-chasse Claude Brunelle et Gaston Charest ainsi que des policiers de la SQ . Les corps ont été découvert le lundi 11 septembre à environ
180 pieds de leur véhicule de patrouille. Médéric Côté a été atteint de neuf projectiles de calibre .22 au thorax et trois dans la tête, Ernest Saint-Pierre a reçu une décharge de calibre 12
au thorax et trois projectiles de calibre .22 dans la tête.
Le 22 octobre 1992. Madame Monique Gagnon- Tremblay, ministre des communautés Culturelles et de
l'immigration et députée de Saint-François et le sous -ministre du Loisir, de la Chasse et de la pêche, monsieur André Magny ont procédé, à la dénomination d' Édifice Côté-St-Pierre l'immeuble
abritant les services de la direction régionale de l'Estrie du MLCP.
Cette dénomination rend hommage à messieurs Médéric Côté et Ernest St-Pierre, qui ont connu une mort
tragique dans l'exercice de leur fonction le 10 septembre 1972. Ces agents étaient rattachés à la région de l'Estrie et effectuaient depuis plusieurs années leur travail avec dévouement et
professionnalisme.
*La tâche des agents de conservation (aujourd'hui agent de protection de la faune) est exaltant et
essentielle dans une société préoccupée par la qualité de sa faune et de ses habitats, mais elle expose parfois ses artisans à un triste sort comme l'ont connu les agents Côté et St-Pierre* c'est
en ces termes que le sous-ministre du Loisir, de la chasse et de la Pêche, Monsieur André Magny, a tenu a rendre hommage à ces valeureux agents qui donnent leur nom à l'immeuble sis au 770 rue
Goretti à Sherbrooke
C'est avec passion que ces hommes ont exercé leur fonction de garde-chasse ne se souciant pas des dangers
qui pouvaient survenir.